En France, le nombre de personnes atteintes de limitations fonctionnelles auditives moyennes à lourdes a été estimée en 2008 à 5.5 millions de personnes (soit 9,2 % de la population générale). Parmi elles, 1 % utilisent la langue des signes française (LSF) et non pas le français comme langue de vie, soit 51 000 personnes, dont la surdité est apparue le plus souvent avant l’âge de 6 ans (1). Elles seront identifiées ci-après comme Sourds, car partageant une même culture (2). Pour ces derniers, les situations d’exclusion sociale et culturelle sont fréquentes. En effet, la LSF a été interdite dans l’éducation jusqu’en 1991, induisant un handicap de communication (3). 60 à 80% de cette population maitrise imparfaitement la langue écrite (4). Cela induit des difficultés au niveau de l’accès à l’information, notamment à celle des campagnes de prévention de santé publique (5–7). Les Sourds n’ont que peu de connaissances générales dans le domaine de la santé (8). L’accès aux soins en LSF n’est possible que depuis 1995 au sein des Unités d’Accueil et de Soins pour les Sourds (UASS) (9). L’ouverture de ces UASS a été progressive (Annexe I). Dix-neuf ont été dénombrées en 2015 en France.