Cet article propose une réflexion sur l’inscription des implants cochléaires dans
l’économie psychique des sujets à partir d’une expérience clinique d’accom-
pagnement de sujets rencontrés dans un service d’oto-rhino-laryngologie.
Le propos se centre sur l’expérience subjective d’une jeune fille malentendante
depuis la jeune enfance qui a choisi, à 20 ans, de se faire implanter et, huit ans
plus tard, demande un retrait de son implant. La particularité de ce cas permet
d’ouvrir une réflexion sur la part que peuvent prendre les conflits psychiques
inconscients dans le rapport subjectif à l’implantation et à l’implant. En appui sur
le concept de moi-corps sourd, les auteurs tentent de comprendre comment,
pour cette patiente, l’implantation produit une effraction qui retentit sur les liens
intra et intergénérationnels. Même s’il est bien évident que toutes les implanta-
tions ne donnent pas lieu à ce genre de complexité, ce cas permet de pointer
le travail psychique nécessaire pour une appropriation subjective de l’implant.