THÈSE SOURDS ET TRAVAILLEURS SOCIAUX LE DEFI D’UNE RENCONTRE

Soigner les Sourds dans leur langue, tel était l’enjeu de la création en 1996, d’un accueil en L.S.F. (Langue des Signes Française) dans le service de médecine interne du Pr.Herson, à la Pitié-Salpétrière. A partir de cette expérience singulière, l’acteur-chercheur, assistante sociale dans cette équipe s’interroge sur la manière dont s’exerce le travail social auprès des Sourds. Comment les intervenants s’accommodent-ils des particularités linguistiques de ce public ? Parviennent-ils à établir une relation d’aide avec les personnes sourdes en difficulté ? Partant de l’hypothèse que l’usage de la L.S.F. est nécessaire pour répondre aux demandes des Sourds et comprendre leurs besoins spécifiques, elle explore les pratiques sociales qui s’exercent auprès de cette population. L’exposé et l’analyse de divers témoignages de travailleurs sociaux concernés et d’usagers Sourds révèlent les difficultés du système médico-social pour prendre en compte des problématiques sociales aussi spécifiques. Le défi posé par les rencontres des Sourds et des professionnels met en lumière l’importance des pratiques langagières dans l’exercice du travail social (écoute, échange). Les adaptations pour établir la réciprocité de l’échange garantissant la mise en oeuvre et la finalité même de la relation d’aide révèlent aussi la nécessité de considérer les enjeux déontologiques et institutionnels qui interviennent face à cette population spécifique, minoritaire. S’engager dans la langue de l’autre symbolise une transformation des pratiques qui renvoie à un débat sur les évolutions nécessaires de nos services publics et ouvre peut-être une nouvelle voie dans le champ du travail social.

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